Sur le chemin de Compostelle, de l'Aubrac à Conques

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GR65 ou chemin de Compostelle ?

En rando, chacun son truc et moi, les chemins de St Jacques de Compostelle, ça ne me tente pas. Encore que… les concessions étant mères de la tolérance, j’avais déjà fait 2 ans plus tôt une entorse, à vélo, sur la partie espagnole, histoire de visiter les magnifiques villages et cités. Souvenirs uniques. Et cet été, j’avais très, très envie de traverser le plateau de l’Aubrac. Or, le GR65 et le Chemin se confondent… Donc, va pour le chemin de Compostelle !

Sans regret ; retour sur un voyage inoubliable, dans un autre monde…

Le plateau de l’Aubrac sur le chemin de Compostelle © Anne-Marie Billault
Le plateau de l’Aubrac sur le chemin de Compostelle © Anne-Marie Billault
Aubrac, des espaces doux et infinis © Anne-Marie Billault
Aubrac, des espaces doux et infinis © Anne-Marie Billault

 

Nota : nous n’avons pas toujours suivi le découpage Grand Angle ni utilisé les mêmes hébergements, pour des raisons de circonstances.

 

J1 – 08 juin ; des Granges de Bigose aux 4 chemins : l’Aubrac bucolique

Soit 18 km et 370 m de dénivelé en montée (on se demande où...) sur de bons chemins faciles, agréablement tracés, avec cependant quelques km de goudron (on est difficiles) ; impossible de se perdre !

Au-dessus des Granges de Bigose © Anne-Marie Billault
Au-dessus des Granges de Bigose © Anne-Marie Billault

 

Départ du très beau gîte « Les Granges de Bigose », repris… juste avant le Covid ! par Thierry et Valérie. Le site est très beau, au bord d’un ruisseau, véritable havre de verdure avec des poules, des oies ; superbe bâtisse, des locaux nickel, accueil au top. Plaisir de revoir des amis… La veille, bon dîner un rien plombant (on n’avait pas encore marché !), avec un aligot-saucisse-salade bien local, tout comme le plateau de fromages. Excellent petit déjeuner.

En quittant les Granges de Bigose © Anne-Marie Billault
En quittant les Granges de Bigose © Anne-Marie Billault

 

C’est parti !

Nous traversons de grands espaces légèrement vallonnés, dans un festival de couleurs et de senteurs. Sur fond vert cru, plein de genêts en fleur, dorés et qui embaument le miel.

Genêts © Anne-Marie Billault
Genêts © Anne-Marie Billault

 

Des brassées de narcisses blanches, des tapis de pensées sauvages, violet éclatant et cœur jaune, des géraniums sauvages aériens. Ça et là, des bosquets de pins sylvestres au tronc rouge, tout en pollen : ça fait comme des petites pommes de pin claires, qui libèrent un nuage de pollen au premier coup de vent. Et surtout, par endroits, c’est couvert de myrtilliers ! Il faudra revenir en fin d’été…

Tapis de myrtilles sous les pins © Anne-Marie Billault
Tapis de myrtilles sous les pins © Anne-Marie Billault

 

Des vaches Aubrac nous regardent passer, petites et costauds, chicorée claire dégradée, museau foncé cerclé de blanc, yeux soulignés de khôl, eux aussi cerclés de blanc... et de longues et fines cornes en lyre.

Vache Aubrac © Anne-Marie Billault
Vache Aubrac © Anne-Marie Billault

 

Aumont Aubrac, en Terre de Peyre, est vite là : rien d’exceptionnel, mis à part la fontaine surmontée de la bête du Gévaudan, et un, même 2 très bons restaurants, je vous en reparlerai plus loin.

Le chemin continue, toujours aussi agréable.

En Terre de Peyre © Anne-Marie Billault
En Terre de Peyre © Anne-Marie Billault

 

Jolie chapelle romane aux lignes épurées à la Chaze de Peyre.

Chapelle de la Chaze de Peyre © Anne-Marie Billault
© Anne-Marie Billault

 

L’étape est courte, nous prenons notre temps. Une chenille poilue traverse la route de toute la vitesse de ses pattes ; nous la surveillons arriver à bon port.

Pause pique-nique au bord d’un champ en train d’être fauché : 4 milans royaux tournoient et tournoient (espoir de repérer des mulots ?), descendant parfois très bas, presqu’à me toucher. Ce sont de gros oiseaux, très esthétiques. Un pivert décolle sous nos yeux, nous le suivons sur le poteau où il se pose. Quelque congénère tambourine dans le bois un peu plus loin. Un écureuil roux traverse et grimpe sur un pin, roux sur rouge. Les mésanges volettent, nous tentons de siffler comme elles.

C’est vraiment le printemps enchanteur de la moyenne montagne !

L’Aubrac en fleurs © Anne-Marie Billault
L’Aubrac en fleurs © Anne-Marie Billault

 

 

Nous voici arrivés à destination. Les 4 chemins, eh bien… c’est un croisement de chemins et de petites routes, avec un gîte de part et d’autre du GR.

 

Il était une fois le Chemin de Compostelle…

En cette fin d’après-midi, nous faisons peu à peu connaissance avec l’environnement unique du « St Jacques ». Il était une fois…

Mur sur le haut plateau de l’Aubrac © Anne-Marie Billault
Mur sur le haut plateau de l’Aubrac © Anne-Marie Billault

 

Fréquentation inhabituelle en moyenne montagne : nous sommes sur le Chemin ! Et encore, les étrangers ne sont pas là cette année. Bon, ça n’est pas le RER à 18h, non plus.

Nous sommes aussi frappés par le nombre de jeunes.

Nous découvrons aussi une sacrée bande de néophytes ! Nombre de « pèlerins » randonnent pour la 1ère fois (ah, le matériel Decathlon tout neuf !). Quant à parler lecture de carte… Mais pourquoi s’inquiéter ? L’itinéraire est parfaitement balisé, et il y a toujours quelqu’un pour vous orienter en cas de doute.

Impossible de se perdre © Anne-Marie Billault
Impossible de se perdre © Anne-Marie Billault

 

Nous vivrons une semaine dans une « bulle » vraiment sympa et étonnante, pas vraiment atmosphère « rando ». C’est comme un microcosme à part et bienveillant, une bulle hors du temps. On se croise et se recroise, on se retrouve à l’étape ; chacun parle de ses bobos (ampoules et tendinites) et s’émerveille de sa performance (???). Toutes les générations sont là ; toutes les motivations aussi. Impossible de ne pas se lier au cours de la semaine.

Multi-génération sur le Chemin © Anne-Marie Billault
Multi-génération sur le Chemin © Anne-Marie Billault

 

Ce soir, notre gîte où nous faisons halte est bien en accord avec l’esprit du Chemin. Gîte très sympa, refait à neuf. Le couple adorable et chaleureux qui nous reçoit commence une nouvelle vie, reconversion complète, et se raconte ; raconte aussi le passé de « chez Régine », très réputé mais pas vraiment… comment dire ? une halte pour pèlerins, vous me suivez ? Avec à la clé toute une série d’aventures style boulevard depuis la reprise… L’ambiance à la table commune est joyeuse, d’autant plus que le repas est excellent.

 

 J2 – 09 juin ; des 4 chemins à Nasbinals : l’Aubrac sauvage

Ce seront aujourd’hui 19km, avec un dénivelé négligeable.

Voici le plateau de l’Aubrac de mon imaginaire : immensités vallonnées, steppes ondulées et vertes, brassées de fleurs, quelques troupeaux de vaches.

Le plateau de l’Aubrac © Anne-Marie Billault
Le plateau de l’Aubrac © Anne-Marie Billault

 

Magnifiques murs de granit en pierre sèche le long des chemins. Pierre à pierre, chaque champ a été dégagé, et celles-ci ont été entassées le long des limites. Sur ces horizons où la vue porte, il me semble lire un cadastre à ciel ouvert.

L’Aubrac, un cadastre à ciel ouvert © Anne-Marie Billault
L’Aubrac, un cadastre à ciel ouvert © Anne-Marie Billault

 

On imagine la sauvagerie du pays l’hiver. Le vent qui souffle et la neige à l'horizontale, on en frissonne. Mais que s'apaise le temps, et voici un paradis du ski de rando nordique.

Peu d'arbres ponctuent le paysage, mais des blocs erratiques de granit, témoins des glaciations passées, comme au Roc des Loups.

Blocs erratiques sur le plateau d’Aubrac © Anne-Marie Billault
Blocs erratiques sur le plateau d’Aubrac © Anne-Marie Billault

 

 

Ici, la nature est restée préservée. Je retrouve les alouettes, devenues si rares dans nos campagnes…  Elles chantent à tue-tête pendant de longues minutes, aussitôt relayées lorsque l’une d’elles s’arrête. Les autres passereaux sont nombreux ; je ne sais les identifier tous. C’est plus facile avec les fleurs ! La lande est tapissée de genets nains flamboyants, de coussins de pensées éclatantes, de tapis de séreste immaculé.

Tapis de violettes sauvages © Anne-Marie Billault
Tapis de violettes sauvages © Anne-Marie Billault

 

A peu près à mi-chemin, vous arrivons dans le beau village de pierre de Rieutord d’Aubrac.

Un beau porche à Rieutord d’Aubrac © Anne-Marie Billault
Un beau porche à Rieutord d’Aubrac © Anne-Marie Billault

 

Nous optons pour la variante, qui nous fera éviter quelques km de goudron. En effet, le plateau est quadrillé par les champs, et parfois, il n’est d’autre choix que les petites routes… sans voiture, d’ailleurs ! C’est un bel itinéraire ; nous suivons un moment le Bès ; le pont de Marchastel, du XVIème, tout en pierre, est superbe.

La vallée du Bès © Anne-Marie Billault
La vallée du Bès © Anne-Marie Billault

 

La cascade du Déroc, qui domine de ses 30m la vallée glaciaire de Gambaïse, nous offre une magnifique vue circulaire panoramique.

La cascade du Déroc © Anne-Marie Billault
La cascade du Déroc © Anne-Marie Billault

 

Fin de l’étape à Nasbinals. L'hôtel La Randonnée est un peu à l’écart du village, en pleine nature. Confortable et tranquille. Quant à Nasbinals, c’est un beau village de pierre. L’ambiance est animée, notamment aux terrasses des cafés… et à la pharmacie ! Une fois rafraîchis, nous prenons le temps de visiter dehors / dedans, la très belle église de Nasbinals, en pur style roman auvergnat.

L’église de Nasbinals © Anne-Marie Billault
L’église de Nasbinals © Anne-Marie Billault

 

J3 – 10 juin ; de Nasbinals à St Chély d’Aubrac : la plus belle étape

Les 17 km de Nasbinals à St Chély, via Aubrac, du haut plateau jusqu’à ses contreforts, sont inscrits au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. A juste titre. Pour moi, c’est la plus belle étape de la semaine.

Le plateau d’Aubrac © Anne-Marie Billault
Le plateau d’Aubrac © Anne-Marie Billault

 

Ce matin, nous sommes toujours sur le haut plateau de l’Aubrac, un peu plus en altitude, vers 1300 m : le monde des alpages. Ils sont couverts de gentianes jaunes ; en août, quand elles sont en fleurs, ce doit être fabuleux. En juin, c’est au milieu des marguerites, des orchidées et des narcisses (entre autres) que nous marchons. Les arbres réapparaissent modestement. Les paysages sont amples et très doux ; la vue porte loin.

Aubrac, immensité des alpages © Anne-Marie Billault
Aubrac, immensité des alpages © Anne-Marie Billault

 

Nous sommes de modestes randonneurs de passage qui nous faisons discrets, car ici, l’été, c’est le royaume de la vache Aubrac. Les troupeaux sont vastes ; toute la famille est là ! les vaches, les veaux de lait, et aussi les taureaux, massifs et à la robe plus sombre, parfaitement paisibles.

Troupeau de vaches Aubrac © Anne-Marie Billault
Troupeau de vaches Aubrac © Anne-Marie Billault

 

Passage de barrière, traversée du troupeau, passage de barrière, etc… s’enchainent jusqu’à la Domerie d’Aubrac, grande domerie / hôpital fondée au début du 12ème, à l’entrée d’Aubrac. Belle arrivée sur la Tour des Anglais, l’un des vestiges de ce vaste ensemble architectural.

En arrivant sur la Domerie d’Aubrac © Anne-Marie Billault
En arrivant sur la Domerie d’Aubrac © Anne-Marie Billault

 

C’est un havre de paix, idéal pour faire une pause pique-nique, avec une magnifique vue panoramique. Nous profitons de la terrasse accueillante de l’Estive d’Aubrac.

Pause accueillante à l’Estive d’Aubrac © Anne-Marie Billault
Pause accueillante à l’Estive d’Aubrac © Anne-Marie Billault

 

Nous poursuivons dans le village, et passons avec amusement devant le restaurant (fermé) « Chez Germaine », dont nous ont tant parlé hier certains marcheurs, impatients de rencontrer ladite Germaine : mais celle-ci, vu son âge, n’est plus aux fourneaux depuis longtemps ! Certains mythes ont la vie dure…

Toute la journée, nous passons de magnifiques maisons et de superbes toits de pierre en tuiles arrondies.

Un beau toit en lauzes © Anne-Marie Billault
Un beau toit en lauzes © Anne-Marie Billault

 

Le basalte se mêle au granit. Nous quittons peu à peu le plateau. La chaleur commence à se faire sentir, et les parties sur goudron n’arrangent rien. Par bonheur, nous faisons une descente ombragée sous de très belles forêts de hêtres.

En approchant de St Chély d’Aubrac © Anne-Marie Billault
En approchant de St Chély d’Aubrac © Anne-Marie Billault

 

Et voilà ! Arrivée à St Chély d’Aubrac. L’hôtel Les Coudercous est confortable et très sympathique ; le dîner excellent : nous testons la race aubrac…

Balade dans le village, à la découverte de son patrimoine architectural. Ce n’est cependant pas le village qui me restera le plus en mémoire de la semaine.

 

J4 – 11 juin ; de St Chély d’Aubrac à St Côme d’Olt : Compostelle en Aveyron

Très belle étape bucolique, champêtre et forestière. Nous avons quitté la Lozère pour entrer en Aveyron. Le point noir : l’augmentation sensible de la partie sur goudron de l’itinéraire.

En quittant St Chély d’Aubrac © Anne-Marie Billault
En quittant St Chély d’Aubrac © Anne-Marie Billault

 

La journée commence par le passage du Pont des Pèlerins (XIVème), qui enjambe la Boralde de St Chély d’Aubrac et qui est inscrit à l’Unesco. On aborde peu à peu la vallée du Lot. La végétation change en même temps que l'on descend en altitude (St Côme est à 385 m) et que l'on change de roche : quelques km avant l'arrivée, on entre dans le calcaire.

Le Pont des Pèlerins à St Chély d’Aubrac © Anne-Marie Billault
Le Pont des Pèlerins à St Chély d’Aubrac © Anne-Marie Billault

 

Nous traversons d'abord de belles forêts de hêtres, qui font place aux châtaigniers. Certains troncs sont énormes et tourmentés, ou écorchés. La journée alterne entre hêtres, chênes et châtaigniers bordant de beaux sentiers creux, et des prairies, des ruisseaux et des rivières ; digitales, genets, marguerites, raiponces forment une haie fleurie.

Chemin creux sous les châtaigniers © Anne-Marie Billault
Chemin creux sous les châtaigniers © Anne-Marie Billault

 

Il commence à faire très chaud. Le tout petit village de Lestrade nous offre une pause désaltérante accueillante. Nous ne sommes pas les premiers à rêver d’une pause fraîche : quelques km avant l’arrivée sur St Côme, des petits panneaux font leur apparition sur le chemin « courage, plus que 45 mn avant les farçous de Muriel », puis 30, puis 15, puis 5, puis… Yes, on y est ! La pause est à la hauteur de notre attente, et de notre faim. Les farçous sont excellents, l’endroit, pleine nature et avec vue sur la vallée, accueillant, comme Muriel, large et chaleureuse, amoureuse du pays de sa grand-mère, dont elle a repris la belle bâtisse.

 

Belle arrivée sur St Côme d’Olt, classé parmi les plus beaux de France, au bord du Lot. Le village sent le midi !... tout comme le patron des Jardins d’Eliane, notre belle chambre d’hôte ; il nous servira un excellent repas du soir, plein de saveurs du sud.

Arrivée à St Côme d’Olt © Anne-Marie Billault
Arrivée à St Côme d’Olt © Anne-Marie Billault

 

Grande balade dans le village médiéval aux belles maisons,

Le village de St Côme d’Olt © Anne-Marie Billault
Le village de St Côme d’Olt © Anne-Marie Billault

 

sur les agréables rives du Lot ;

Les bords du Lot à St Côme d’Olt © Anne-Marie Billault
Les bords du Lot à St Côme d’Olt © Anne-Marie Billault

 

visite de la belle église du 16ème.

L'église de St Côme d’Olt © Anne-Marie Billault
L'église de St Côme d’Olt © Anne-Marie Billault

 

Cette étape fait très vacances, et contraste avec les villages plus austères de la Lozère. Le climat serait-il un chouïa différent ?!

 

J5 – 12 juin ; de St Côme d’Olt à Estaing : au Patrimoine Mondial Unesco

« Cette partie de la vallée du Lot a constitué un axe de communication facile, emprunté par des milliers de pèlerins. Les édifices romans qui le jalonnent et les ponts d'Espalion et d'Estaing, en témoignent. »

Logo de l’Unesco © Anne-Marie Billault
Logo de l’Unesco © Anne-Marie Billault

 

OK, mais les quelques 20 km de l’étape me rendent assez furieuse : la majeure partie se fait sur goudron, avec quelques routes passantes. « C’est le Chemin », oppose-t-on à mes critiques. En contrepartie, les hameaux, villages et ponts traversés sont absolument magnifiques, c’est vrai, et valent bien un peu de route.

Sur le Chemin de Compostelle © Anne-Marie Billault
Sur le Chemin de Compostelle © Anne-Marie Billault

 

Dès le départ, nous avons opté pour la variante – non balisée, mais facile à trouver - qui suit le Lot par une petite route tranquille ; c’est absolument charmant : belles maisons de grès, rivière qui court, verdure. Ça sent la rivière et le lac, une bonne odeur un peu fade qui évoque la pêche à la ligne et les baignades en eau douce. L’atmosphère est bonhomme. Ce matin, juste avant le pont, nous faisons une longue pause « papotage » avec un adorable portugais retraité dans son jardin ; il nous raconte ses belles réussites sociales et affectives. Plus loin, le long du Lot, un pêcheur à la mouche tient à nous expliquer pourquoi les jeunes truites sont stressées et meurent…

En suivant le Lot © Anne-Marie Billault
En suivant le Lot © Anne-Marie Billault

 

L’arrivée sur Espalion est spectaculaire. Le Pont Vieux, plus ancien pont du Rouergue sur le Lot, mérite bien son classement à l’Unesco. La légende d’une statue nous apprend que le 1er scaphandre autonome de l’histoire de la plongée a été inventé par des espalionnais.

Espalion et le Pont Vieux © Anne-Marie Billault
Espalion et le Pont Vieux © Anne-Marie Billault

 

Ici, les villes et villages sont vraiment beaux, en grès rouges et toits de lauzes rondes. Pause photos.

En arrivant sur Espalion © Anne-Marie Billault
En arrivant sur Espalion © Anne-Marie Billault

 

La suite de l’étape n’est pas très spectaculaire, un peu pénible avec la chaleur et le long de la route, cependant agrémentée par de très beaux hameaux, comme ceux de Trédou et de Verrières… où nous faisons une délicieuse pause jus de fruit – sorbet dans le jardin ombragé d’une magnifique maison… Le propriétaire nous en explique les péripéties de la rénovation…

 

Le final de l’étape est magnifique : Estaing et son fier château, au bord du Lot, ses maisons tout en pierre et en lauze, son pont médiéval de schiste, de grès et de calcaire. C’est superbe, mais le village est malgré tout assez sombre. Balade, pause terrasse…

Estaing et son château © Anne-Marie Billault
Estaing et son château © Anne-Marie Billault

 

 Excellente étape ; nous retrouvons à l’hôtel « la famille Bob », qui a craqué pour une nuit à l’hôtel. Les Bob (un surnom !), c’est un couple normand que nous avons rencontré aux 4 Chemins et qui campe ; nous nous croisons et recroisons régulièrement. Nous passons ensemble une excellente soirée.

Le village d’Estaing © Anne-Marie Billault
Le village d’Estaing © Anne-Marie Billault

 

J6 – 13 juin ; d’Estaing à Golinhac : le lièvre et la tortue

Voici une petite étape à 14km : ça tombe bien, il fait vraiment très chaud !

 

En fait, je n’ai pas grand-chose à dire sur le paysage de cette étape. Nous passons d’abord le magnifique pont d’Estaing, monument historique classé au patrimoine mondial par l’Unesco.

Le Pont d’Estaing © Anne-Marie Billault
Le Pont d’Estaing © Anne-Marie Billault

 

Puis on longe d’abord le Lot, c'est bucolique mais long, avec une bonne portion sur route. Puis, c’est une longue montée un peu lancinante, partie route, partie piste, partie forêt, partie campagne, avec de belles échappées sur un pays de bois, prairies et cultures.

Le Chemin de Compostelle en Aveyron © Anne-Marie Billault
Le Chemin de Compostelle en Aveyron © Anne-Marie Billault

 

Heureusement, la dernière partie est sur un sentier très agréable, sous couvert d’une belle forêt mixte avec châtaigniers et hêtres prédominants.

Ombre bienfaisante © Anne-Marie Billault
Ombre bienfaisante © Anne-Marie Billault

 

Quant à l’arrivée au village, elle est très sympa.

Arrivée sur Golinhac © Anne-Marie Billault
© Anne-Marie Billault

 

Golinhac est sur une butte, et offre un vaste panorama dégagé et verdoyant sur la vallée et ses vallonnements. On arrive pile sur l’hôtel, qui dispose d’une vaste terrasse panoramique : la 1ere pause « bistrot » possible depuis le départ d'Estaing ; nous en profitons pour boire et déjeuner avant même de récupérer notre chambre !

La terrasse de l’hôtel La Bastide d’Olt © Anne-Marie Billault
La terrasse de l’hôtel La Bastide d’Olt © Anne-Marie Billault

 

Les Bob (on les a encore retrouvés !) optent pour le camping, mais partagent repas et impressions avec nous ; l’occasion aussi de partager notre amusement, car…

Parmi les marcheurs croisés et recroisés, nous avons fait connaissance avec 2 chambériennes. Aujourd’hui, leur objectif, c’est Conques (+21 km après St Côme). Le matin, elles nous ont crânement « posés» avec un peu de condescendance… nous les voyons arriver sur la terrasse du restaurant une bonne demi-heure après nous ! Ont-elles vraiment continué le jour même sur Conques ???

Fin d’après-midi détente et lecture dans une chambre tout à fait sympathique.

 

 

J7 – 14 juin ; de Golinhac à Conques : l’apothéose

21 km, dénivelé très modéré, chaleur et goudron ; impossible de partir avant 8h, dommage !

Les paysages sont vallonnés et champêtres, partiellement sous couvert de bois de châtaigniers, chênes et hêtres, comme la veille. Dans la campagne, on voit un peu d’élevage, des cultures et du foin.

Une étape champêtre © Anne-Marie Billault
Une étape champêtre © Anne-Marie Billault

 

A 2h30 du départ, nous atteignons le superbe village d’Espeyrac : visite et pause-fruit (pas de bistrot) ; ce sera notre seule pause.

Le village d’Espeyrac © Anne-Marie Billault
Le village d’Espeyrac © Anne-Marie Billault

 

Nous adoptons comme toujours un rythme de marche modéré mais très régulier, qui nous permettra d’arriver un peu avant 14h30.

L’abord sur Conques se fait par un sentier en descente facile mais un peu raide, en forêt. L’arrivée sur Conques et son abbaye romane, par le haut, est un vrai choc émotionnel, tant la beauté et la particularité du lieu sont exceptionnels.

En arrivant sur Conques © Anne-Marie Billault
En arrivant sur Conques © Anne-Marie Billault

 

Imaginez un écrin en altitude, des collines foisonnant de verdure tout autour. Dans l’écrin, l’abbatiale, à flanc de colline, le village.

Première vue sur l’abbaye de Conques © Anne-Marie Billault
Première vue sur l’abbaye de Conques © Anne-Marie Billault

 

Ça donne un village tout en escaliers, aux beaux pavages en pierre ; les maisons sont superbes, pierre et colombage. Bonne idée, le village est interdit à la circulation.

Le village de Conques © Anne-Marie Billault
Le village de Conques © Anne-Marie Billault

 

De nombreux artisans / artistes ont installé leur échoppe dans les ruelles de Conques, comme notre logeuse, artisan enlumineuse séduite par Conques ; elle a laissé depuis peu son Anjou pour s’installer ici.

Rue de Conques © Anne-Marie Billault
Rue de Conques © Anne-Marie Billault

 

En bas du village, l’abbaye romane, superbe, élégante et monumentale, toute de pierre sombre et dorée.

Conques, abbatiale et village © Anne-Marie Billault
Conques, abbatiale et village © Anne-Marie Billault

 

Le tympan roman, avec le jugement dernier, est unique.

Conques, le tympan du Jugement Dernier © Anne-Marie Billault
Conques, le tympan du Jugement Dernier © Anne-Marie Billault

 

L'intérieur reste sobre et élancé, bien servi par les vitraux de Soulage.

Conques, les vitraux de Soulage © Anne-Marie Billault
Conques, les vitraux de Soulage © Anne-Marie Billault

 

Nous terminons par une déambulation dans le cloître, empli de martinets qui n'en finissent pas de tourner et crier. C'est très serein.

Conques, vue du cloître © Anne-Marie Billault
Conques, vue du cloître © Anne-Marie Billault

 

A Conques, l’ambiance est joyeuse et détendue. C’est la fin ou le début d’un beau parcours, tout le monde est heureux. Même les moines. En attendant que la nuit tombe, des chants sont joués à l’orgue (quelle sonorité !). Surprise, nous avons droit à un récital de Johny, Procol Harum, etc ! 

A la nuit tombée, notre moine musicien vient nous faire une explication précise et cependant très humoristique des sculptures du tympan, assisté par un jeu de lumières.

Croyant ou non, cette soirée est vraiment un « plus » incontournable.

Conques, explications en son et lumières © Anne-Marie Billault
Conques, explications en son et lumières © Anne-Marie Billault

 

J8 – Gastronomie d’Aubrac sur le Chemin de Compostelle

Le lendemain, ce sera un retour organisé en bus, impeccable (et pas bien cher), sur les Granges de Bigose. Un dernier verre de l’amitié, et nous prenons la route…jusqu’à Aumont Aubrac, où nous faisons une pause gourmande.

Chez Camillou, c’est un restaurant étoilé : de la route nous attend après le repas, nous évitons donc. Mais attenant, il y a la brasserie le Gabale, plus simple, plus rapide et très abordable, avec cependant la qualité du restaurant.

Nous n’avons pas été déçus ; c’est une belle conclusion !

C’est la fin, c’était bien ! © Anne-Marie Billault
C’est la fin, c’était bien ! © Anne-Marie Billault

Ce récit vous a inspiré ? Grand Angle vous propose l'itinéraire sur le Chemin de Compostelle d’Aumont Aubrac à Conques.

Et pour ceux qui souhaitent enchainer, vous pouvez commencer votre périple sur le Chemin de Compostelle du Puy en Velay jusqu’à Aumont-Aubrac.

Vous cherchez plutôt le confort et souhaitez découvrir les richesses de l’Aubrac : découvrez notre séjour en étoile dans le gîte de Thierry près d’Aumont Aubrac qui se fera un plaisir de vous accueillir et parler de sa région

Ou si l’envie de partir en randonnée sur une autre portion du Chemin de Saint Jacques de Compostelle vous tente, découvrez tous nos séjours sur le Chemin de Compostelle ici

 

Des Granges de Bigose à Conques ; Juin 2021 ; texte et photos © Anne-Marie Billault

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