Neuschwanstein. L’attirance des visiteurs pour le plus fou des châteaux de Louis II n’a d’égale que leur difficulté à en prononcer le nom. L’une des raisons pour lesquelles, on aurait tort de se priver d’un petit bain de Bavière avant d’aller jeter un oeil à la merveille. L’entrée en matière commence donc à Oberammergau, village aux petites ruelles pavées et aux façades peintes rendu célèbre par sa représentation de la passion du Christ. Une fois par décennie l’évènement draine plusieurs centaines de milliers de spectateurs du monde entier venus admirer la pièce de théâtre à ciel ouvert jouée par ses habitants.
Le reste du temps, le village est la porte d’entrée idéale pour découvrir cette campagne verdoyante et prospère dans laquelle les Alpes viennent tremper leurs pieds. On part crapahuter dans les replis de l’Ammergau, jeter un oeil par dessus la première ligne de crête. La vue sur la face Nord de la Zugspitze, premier sommet d’Allemagne nous ferait presque rater le « petit Versailles » terré au creux du vallon voisin. Mais gardons cela pour plus tard. Il est temps de rentrer à Oberammergau, réviser votre prononciation chope en main en dégustant un petit jarret de porc, histoire de bien prendre l’accent du coin.
Vous commencez à saisir les subtilités bavaroises? Bien. Il est temps d’entamer notre marche vers l’Est à la rencontre de celui qui aurait tant aimé être notre Roi-Soleil. Au fond de la vallée du Säger dans un immense parc arboré planté au pied des falaises calcaires, Linderhof donne un bon aperçu du personnage. Un modeste château à l’intérieur versailles que auquel s’accolent pêle-mêle un pavillon mauresque, une cabane de bois décorée selon premier acte de la Walkyrie ou encore une grotte artificielle représentant un épisode de l’opéra Tannhäuser. C’est un air tenace de Wagner en tête que nous gravissons la montée vers le col de Bäckenalm où la pluie s’invite juste pour le plaisir d’aller se réfugier autour du poêle du refuge de Kenzen.
L’eau, est partout dans ce paysage de bohème. Les lendemains de pluie, c’est sous sa forme vaporeuse qu’elle englue le paysage, avant de se laisser chasser, non sans résistance, par les rayons du soleil. À l’image des randonneurs, les chamois en profitent pour gambader à la fraiche, occasion de rencontres improbables entre l’homme et la bête à corne. Les uns s’arrêtent admiratifs sortent appareils photos et jumelles. Les autres continuent à paître n’accordant qu’une importance toute relative à l’intrus bipède. C’est par les chemins qu’empruntaient jadis Louis II et ses parents pendant leurs échappées campagnardes que l’on retrouve la plaine Bavaroise. Planté à l’entrée des gorges de la Pollat sur son fier éperon rocheux, Neuschwantein sort tout droit d’un conte de fée. Disney a été bien inspiré.
Une journée pour visiter le château le plus célèbre d’Allemagne, une autre pour flâner au bord des lacs et buller dans l’eau salée des thermes royales laissent le temps au temps avant l’ultime traversée du massif. Imprégné des folies orientalistes et autres rêveries chevaleresques du dernier grand roi de Bavière, il est temps de mettre le cap sur Ettal, point final de notre incursion. Au terme d’une journée bercée par le vent dans les bois et les tintements de cloches de vaches, le dôme de l’Abbaye pointe au milieu d’une large vallée fleurie. Une touche de rococo comme cerise sur le gâteau? Si après ça vous ne savez toujours pas le prononcer…il faudra revenir !
Ce récit vous a donné envie de vous lancer à votre tour dans la découverte des Montagnes Baroques ? Retrouvez les ici !
Crédit texte et photo © Johannes Braun, accompagnateur Grand Angle
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Écrit le 31/03/2021 par :
Johannes Braun