Morceaux choisis du Vercors enneigé

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Le plus étendu des massifs subalpins est aussi le plus singulier. Car derrière les puissantes falaises qui le bordent sur les deux tiers de son pourtour, le Vercors présente un profil de plateaux et de plaines intérieures hospitalières qui accueillent l’essentiel des villages et des hameaux. Et si les gorges encaissées ne sont jamais loin, les grands espaces enneigés s’offrent sans contrainte sur des kilomètres, offrant un fabuleux terrain de découverte.

Le Grand Veymont règne sur les Hauts-Plateaux du Vercors
Le Grand Veymont règne sur les Hauts-Plateaux du Vercors © François Ribard

Il n’est pas surprenant que le Vercors se soit imposé dans la galaxie nordique depuis fort longtemps, au point d’avoir accueilli les épreuves de ski de fond à Autrans, lors des jeux olympiques de 1968. Rien d’étonnant non plus à ce que le Vercors héberge depuis plus de trois décennies les bureaux de l’agence Grand Angle qui comporte au sein de son équipe des spécialistes aguerris des disciplines nordiques et autres moniteurs de ski de fond.
Que ce soit en raquettes ou à ski de fond, plongez dans l’intimité hivernale d’un massif généreux en sites naturels d’exception. Voici quelques-unes de mes destinations favorites dans le Vercors. Elles figurent toutes au programme des séjours « raquettes » ou « ski de fond » que vous retrouverez sur le site de l’agence.

Au nord d’Autrans, voici le bec de l’Orient.

Du bec de l’Orient, vue sur la vallée de l’Isère
Du bec de l’Orient, vue sur la vallée de l’Isère © François Ribard

On s’y rend au départ de Gève et de son superbe domaine nordique ou en remontant le sauvage vallon de Nave. Sur cet éperon septentrional du Vercors, le regard dégringole de 1300 mètres jusqu’aux méandres de l’Isère et aux douces collines des Chambarans. Face à nous, la Chartreuse dresse ses puissants contreforts méridionaux tandis que notre marche épouse la ligne de crête nord du Vercors, jusqu’au pas de la Clé, avant une redescente tranquille vers le refuge de Gève.

Le refuge de Gève à Autrans
Le refuge de Gève à Autrans © François Ribard

Nous sommes sur l’épaule qui sépare le val d’Autrans-Méaudre du synclinal de Lans, tout près de la bordure septentrionale du Vercors. Un vaste pâturage accueille les génisses, en été, devant un paysage aux allures de carte postale, alignant les massifs alpins comme à la parade, entre mont Blanc et Oisans. L’hiver, la féérie s’installe sur les pistes de ski nordique ou dans la poudreuse qui tapisse le sous-bois.

En raquettes dans la forêt
En raquettes dans la forêt © François Ribard

 

 

Raquettes aux pieds, filons plein sud jusqu’à la table d’orientation – bien souvent recouverte de neige ! – qui marque l’entrée dans la zone pastorale de la Molière. Une courte montée nous mène sur Charande (1709 m) pour un dernier feu d’artifice panoramique avant une descente en sous-bois jusqu’au col de la Croix Perrin.

À 1901 m d’altitude point d’orgue de la ligne de crète orientale qui déroule ses falaises spectaculaires du sud au nord du Vercors, le Moucherotte domine de 1700 m la cuvette grenobloise.

À l’approche du Moucherotte, la vue se dégage sur la crête orientale du Vercors
À l’approche du Moucherotte, la vue se dégage sur la crête orientale du Vercors © François Ribard

Il offre un panorama à revendre sur les massifs savoyards et dauphinois qui jouent des coudes pour figurer sur la photo. La montée depuis le stade de neige de Lans-en-Vercors est l’occasion d’un détour de rêve sur le plateau perché des Ramées.

Aux portes de Villard-de-Lans, partons à la découverte du secret vallon de la Fauge, en contrebas des arêtes du Gerbier et à portée du roc Cornafion qui domine la scène du haut de ses 2049 m. Ce somptueux tableau est fermé plus loin, vers le sud, par le second sommet du Vercors, la grande Moucherolle, qui toise les skieurs de la station de la côte 2000 du haut de ses 2284 m.

La bergerie de la Fauge sous le Cornafion
La bergerie de la Fauge sous le Cornafion © François Ribard

Entre nous, dans notre vallon enchanté, sirotant un thé devant la cabane pastorale de la Fauge, que nous importe l’agitation des remontées mécaniques ! Tout est calme, silencieux…

Nous ne sommes pas sur les hauts plateaux du Vercors mais presque. Avec la calotte de Château Jullien, la prairie d’Herbouilly offre un avant-goût saisissant de l’ambiance qui règne sur les grands espaces de la réserve naturelle. Porte d’entrée d’un très vaste domaine nordique qui rallie Corrençon-en-Vercors et Bois-Barbu, Herbouilly permet d’accéder au saint des saints de la nature protégée du Vercors par la belle cuvette de Darbounouse.

Le plaisir de faire sa trace en raquettes
Le plaisir de faire sa trace © François Ribard

Un bond de près de vingt kilomètres vers le sud nous dépose près du village de Vassieux-en-Vercors. Là encore c’est un très vaste plateau dont on ne se lasse pas d’arpenter les confins. Au-delà d’une épaisse forêt fréquentée par les attelages de chiens de traîneau, nous gagnons la bordure méridionale du Vercors, à l’aplomb du relief chahuté où s’insinue la vallée de la Drôme.

Raquettes sur le plateau de Vassieux
Raquettes sur le plateau de Vassieux © François Ribard

Vers l’ouest, le plateau de Vassieux est le sésame des hautes terres de Font d’Urle. Vers l’est, nos raquettes nous hissent jusqu’au but de l’Aiglette puis au col de Chironne pour un clin d’œil au mont Ventoux, avant de gagner la station du col de Rousset.

Voici l’une des portes d’entrée principales de ce sanctuaire de la nature que sont les hauts plateaux du Vercors. Du col de Rousset, une heure suffit pour gagner la grande solitude de la plus grande réserve naturelle de France métropolitaine sous les pentes imposantes du Grand Veymont (2341 m), point culminant du Vercors.

En pulka sur les Hauts-Plateaux du Vercors devant le Grand Veymont
En pulka sur les Hauts-Plateaux du Vercors devant le Grand Veymont © François Ribard

Tout paraît au ralenti et pourtant la neige est un livre ouvert sur la vie qui s’accroche en montagne. Ici, les traces d’un lièvre, là, les empreintes d’un écureuil ou celles de l’oiseau mythique des sommets, le lagopède. Oiseau symbole du Parc du Vercors, le tétras-lyre se protège du froid en restant à l’abri dans un igloo. Pour prévenir le dérangement, plusieurs zones de tranquillité ont été mises en place sur les hauts plateaux et dans d’autres secteurs du Vercors, autant de secteurs que connaissent bien les guides de vos randonnées. De refuges non gardés en cabanes pastorales les itinéraires sont nombreux, à découvrir raquettes aux pieds ou sur des skis de randonnée nordique. Pré Peyret, Chaumailloux, la grande Cabane, la Chau ou Pré Grandu… Nous y faisons relâche pour le pique-nique ou pour faire étape, gage d’une nuit fantastique dans un univers hors norme où la neige semble refléter les étoiles, conférant une dimension irréelle à cet univers hors du commun.

La Montagnette domine le vallon de Combeau
La Montagnette domine le vallon de Combeau © François Ribard

Les plus aguerris continueront jusqu’à Corrençon-en-Vercors au nord, ou Combeau, au sud, les deux accès opposés les plus extrêmes à ce territoire dont on ne finit jamais d’explorer les richesses.

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