La Vélodyssée de La Rochelle à Royan, la côte Atlantique nature

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Au fil de ce récit de voyage, laissez-vous transporter par les charmes de la Côte Atlantique sur la Vélodyssée de La Rochelle à Royan. En selle !


Arrivée à la Rochelle

La Rochelle n’est pas une ville comme les autres. Il suffit de flâner quelques minutes aux abords du Vieux Port pour perdre la notion du temps. Les deux tours médiévales, vaillantes gardiennes d’un autre temps forment un ensemble harmonieux et l’on pourrait sans peine imaginer l’arrivée d’un majestueux galion.

Nous avons envie d’en savoir un peu plus sur l’histoire de la ville, point de départ de grandes expéditions et de la découverte des îles françaises. Poussé par la curiosité, nous poussons les portes du musée du Nouveau Monde. 

En chemin, le revêtement de la rue de l’escale attire notre attention. Des galets ronds recouvrent la ruelle bordée d’hôtels particuliers ravissants du XVIII, âge d’or des riches négociants rochelais. Nous comprendrons plus tard que ces galets proviennent de Scandinavie, d’Angleterre ou encore des rives du Saint Laurent au Canada et servaient de lests aux vaisseaux transportant des biens commerciaux trop légers (peaux de castors, loutres ou visons) ou naviguant à vide pour venir se fournir en vin ou en sel.  

Ce soir, nous profiterons de la douceur du coucher de soleil dans un restaurant faisant la part belle aux épices, comme un clin d'œil aux comptoirs d’Outre Atlantique.

 

Vieux Port de La Rochelle & Rue de l'escale à La Rochelle © Archives Pascal Couillaud
Vieux Port de La Rochelle
& Rue de l'escale à La Rochelle © Archives Pascal Couillaud

Jour 1 : Île de Ré

La première journée de ce voyage sur la Vélodyssée de la Rochelle à Royan commence par la visite de la célèbre île de Ré. La brise marine nous réveille, le programme est enthousiasmant : une grande balade à vélo sur l’île de Ré, 40 m de dénivelé positif, point culminant : le sommet du pont de l’île de Ré.

Nous prenons en main nos vélos, en quelques coups de pédales nous atteignons la piste cyclable. Nous longeons les plages puis le port de La Palisse avec sa silhouette industrielle. Nous prenons quelques minutes pour observer le balai presque gracieux des navires de commerce et des paquebots. Le vent d’ouest souffle fort et nous inflige une drôle d’expérience pendant la traversée du pont, le sable des plages de l'île, portés par le vent, viennent fouetter nos visages et faire plisser nos yeux. A peine arrivés sur l’île, nous pouvons ressentir un air de vacances, c’est exaltant !

Nous arrivons dans le village de Rivedoux, qui porte si bien son nom. La piste cyclable est parfaite : à gauche la plage et à notre droite les petites maisons blanches typiques de l'île. Les roses trémières sont reines sur l'île, décorant les façades d’un camaïeu de roses et de pourpre. 

Nous traversons une forêt de pins pour rejoindre le village de La Flotte, le parfum est enivrant, celui des vacances en bord de mer.

La Flotte a un charme fou. Nous nous y arrêtons pour prendre une glace que nous dégustons sur la plage, c’est la fête.

 

Roses tremières à l'Île de Ré © Adobe Stock & Phare de La Flotte © Unsplash
Roses tremières à l'Île de Ré © Adobe Stock
& Phare de La Flotte © Unsplash

Ravis de remonter sur nos bicyclettes, nous retrouvons la véloroute avec bonheur. C’est idyllique, nous roulons tantôt dans les terres, tantôt au bord de l'océan jusqu’à Saint Martin en Ré.

Saint Martin a le chic et le flegme des petites villes de villégiature. Qui peut imaginer que cette jolie petite bourgade a été une place forte de résistance contre les assauts de la flotte Anglaise sous Louis XIV ? En prenant un peu de hauteur et en observant l'architecture, nous comprenons aisément que Saint Martin est une citadelle fortifiée de Vauban.

Nous poursuivons notre parcours au plus près de l’océan. Ici, les ostréiculteurs ont investi les abords de la piste cyclable et proposent des dégustations d'huîtres et d’éclades de moules. Un vrai délice que nous avons savouré sur un bar de bois flotté, face à l’océan. Le bonheur, dans toute sa simplicité.

L’ïle de Ré à vélo c’est (trop) facile, les pistes cyclables sont variées, chaque portion a son propre charme et bientôt, en ligne de mire se dresse le phare des Baleines. Nous grimpons là haut, le panorama est à couper le souffle, l’esprit s’évade, en ligne droite vers l’horizon les côtes Nord Américaines…

 

Pont de l'île de Ré © Charlotte Laventureux & Port de St Martin de Ré © Anne-Marie Billault
Pont de l'île de Ré © Charlotte Laventureux
& Port de St Martin de Ré © Anne-Marie Billault

Sur le retour, vers La Rochelle nous nous accordons un moment de pure détente sur la plage. Le bain de mer est vivifiant, parfait pour entamer les derniers kilomètres de cette journée idyllique. Nous laissons la plage et le show des kitsurfs pour rejoindre le continent. Le vent dans le dos nous propulse aisément jusqu’en haut du pont, La Rochelle nous attend pour une belle soirée avant de continuer sur cette portion de la Vélodyssée de la Rochelle à Royan. Ce soir, nous irons déguster un plateau de fruits de mer dans l’une institution du vieux port.

 

Jour 2 : La Rochelle - Rochefort

La météo a tourné dans la nuit, la chaleur et le ciel bleu ont cédé la place à des nuages menaçants. Au sud de la ville, nous découvrons un autre port rochelais, le port des Minimes, qui accueille les plaisanciers sur 70 ha. Nous nous laissons bercer par le tintement caractéristique des cordages sur les mâts des voiliers. La piste cyclable est au plus près de l’océan. Les nuages aux allures dramatiques nous propose un nuancier complet du blanc au noir. On ressent la puissance des éléments, on respire, on se charge en ions négatifs. C’est beau. 

Nous arrivons à Chatelaillons Plage. Le temps se découvre, le soleil perce enfin et nous découvrons une large plage de sable blond. Nous admirons les demeures de style Belle Époque ayant appartenues aux bourgeois rochelais dès le XIXème siècle. Nous faisons une pause café au Casino, la tentation est grande de glisser quelques pièces dans la machine à sous. La fortune sera pour une prochaine fois.

Nous poursuivons sur les pistes en direction de Fouras et nous admirons le travail des mytiliculteurs. La marée basse dévoile les fonds marins parsemés de pieux de bouchot. La piste cyclable est ponctuée de carrelets, ces petites cabanes en bois avec leurs filets suspendus pour la pêche traditionnelle.

 

Route des carrelets à Port-des-Barques de Rochefort © Images & Emotion
Route des carrelets à Port-des-Barques de Rochefort © Images & Emotion

 

 

A Fouras, nous pouvons admirer une nouvelle forteresse militaire signée Vauban. Pas moins de quatorze fortifications défensives ont été construites sous le règne de Louis XIV entre La Rochelle et l’Île d’Oléron. Nous prenons la mesure de la position stratégique de cette partie du territoire français au XVIIème siècle.

Nous laissons la côte derrière nous pour longer la rive de la Charente qui serpente tranquillement jusqu’à Rochefort.

Rochefort est une belle surprise, d’abord il y a son bâtiment emblématique, la Corderie Royale. Cette manufacture faisait partie de l’arsenal royal voulu par le Roi Soleil qui décida de renouveler la flotte des navires de guerre, quasi inexistante et vieillissante pour contrer les attaques répétées de la Navy Anglaise sur les côtes de l’Atlantique.

Rochefort est choisie pour sa situation stratégique, reculée dans les terres, au bord de la Charentes et donnant accès direct à l’océan. La ville devint un chantier naval à grande échelle, pendant 350 ans, tous les corps de métiers ont collaboré pour imaginer, fabriquer et armer les navires français. De la fabrication des cordes aux médecins spécialistes des maladies exotiques, Rochefort était bien plus qu’un chantier naval. Il y a temps à  voir, apprendre et comprendre. Nous sommes totalement captivés !

 

Port de plaisance de Rochefort © Wikimedia
Port de plaisance de Rochefort © Wikimedia

Jour 3 : Rochefort - Oléron

Cette 3ème étape de la Vélodyssée de la Rochelle à Royan est accompagné dès la matinée par un soleil doux au départ. Nous longeons la Charente quand se dresse devant nous une structure métallique imposante : le transbordeur. Nous nous réjouissons à l’idée de l’emprunter.

Datant de 1898, ce pont est la solution ingénieuse retenue pour permettre de traverser la Charente sans gêner le trafic maritime. Nous sommes impressionnés, la nacelle sur laquelle nous avons pris place est suspendue et traverse le fleuve avec grâce.

 

Traversée de la Charente par le Transbordeur © Anne-Marie Billault
Traversée de la Charente par le Transbordeur © Anne-Marie Billault

Nous roulons paisiblement, aucune difficulté à l’horizon, l'Île Madame qui nous fait de l'œil. Nous décidons d’y faire une petite boucle supplémentaire, il faut dire que le dénivelé ne nous épuise pas depuis le début de notre séjour. La marée s’est retirée dévoilant la seule et unique route d’accès à l'île. Un air d’aventure souffle sur notre petite échappée, il faudra repartir à temps, avant que la marée ne remonte !

Nous avons failli rester sur l'île, pour la vie, tellement la douceur de vivre nous a plu. Mais voilà, notre hôtel nous attend, sur une autre île : Oléron. Après quelques kilomètres merveilleux dans la douceur de la fin d’après midi entre la cité de Brouage et Marennes nous traversons le pont d’Oléron. Nous sommes ravis de passer la nuit sur cette île.

 

Jour 4 : Oléron

Oléron, est sans aucun doute, à ce stade du périple, notre grand coup de cœur. L’île est rustique, la nature y est sauvage, joyeuse. Nous ne sommes pas spécialistes des oiseaux et pourtant, nous avons pris plaisir à observer un nombre impressionnant de spécimens tout au long de la journée.

Daniel et Christine nous ont accueilli dans leur ferme ostréicole pour une dégustation d'huîtres. Nous leur avons posé toutes les questions restées en suspens depuis le début du séjour et nous avons surtout compris que le travail d’ostréiculteur est un métier aussi difficile que passionnant.

Nous aurions pu rester des heures ici mais il nous faut remonter sur nos vélos. Le réseau de pistes cyclables est une merveille dans cette région depuis notre départ de La Rochelle, nous n’avons presque pas partagé la route avec les automobilistes, ou si peu.

 

Port des Salines à Oléron © Anne-Marie Billault
Port des Salines à Oléron © Anne-Marie Billault

Peu après Boyardville, un petit panneau indique la plage, nous ne pouvons résister à une baignade, c’est aussi cela les vacances à vélo, la liberté de s’arrêter où bon nous semble et se faire plaisir. Le fameux fort Boyard en ligne de mire, la baignade est délicieuse. Nous repartons à travers la forêt de pins, la musique du jeu télévisé dans la tête, impossible de s’en défaire… Nous arrivons à la pointe ouest de l'île, le phare de Chassiron est planté là, majestueux, comme vêtu d’une marinière, c’est le coup de foudre immédiat !

 

Plage avec vue sur le Fort Boyard © Adobe Stock
Plage avec vue sur le Fort Boyard © Adobe Stock

Une petite glace et nous continuons de rouler dans les paysages naturels bucoliques de l'île.

Nous savourons notre deuxième nuit en tant qu’insulaires et nous commençons sérieusement à y prendre goût.

 

Jour 5 : Oléron - Ronce les Bains

La vie est douce sur l’île et nous démarrons en douceur à travers le dédale des parcs à huîtres et des cabanes d’ostréiculteurs aux couleurs vives et variées. Il y a de la joie dans ce coin de l'île. Nous ne sommes pas pressé de la quitter, nous prenons notre temps. L’idée du jour : savourer et profiter des belles plages du sud d’Oléron avant l’adieu.

Nous repassons le pont avec un dernier petit coup d'œil pour Château d’Oléron et sa fortification (Vauban, vous vous en doutiez, n’est-ce pas).

Retour sur le continent pour retrouver l'itinéraire officiel de cette partie de la Vélodyssée de la Rochelle à Royan. Nous oublions bien vite notre vague à l’âme car Ronce les Bains est un petit joyau ! La plage, le parfum des pins, les hôtels particuliers Belle Epoque. Cette petite station balnéaire nous enivre de douceur de vivre.

 

Plage de Ronce les Bain à Royan © Charlotte Laventureux & Balisage à partir de Ronce © Anne-Marie Billault
Plage de Ronce les Bain à Royan © Charlotte Laventureux
& Balisage à partir de Ronce © Anne-Marie Billault

Jour 6 : Ronce les Bain - Royan

Chaque étape a été merveilleuse jusque là, mais il faut dire que cette dernière journée clos en beauté notre périple.

Un grand soleil d’été nous accompagne dès l’aube, il fait chaud, mais la brise marine apporte juste ce qu’il faut de douceur. Nous suivons la piste cyclable, à travers les pins maritimes et les chênes verts, le long des larges plages de sable fin. À marée basse nous avons presque l’impression de rouler aux abords d’un désert. Nous savourons les derniers kilomètres de ce séjour, nous faisons des pauses café, glace et baignade. Nos maillots sèches sur le porte bagages, nous sommes heureux comme des gosses.

Pour corser l’étape, rien de tel qu’un petit challenge cardio. Nous décidons alors de grimper les 300 marches de l’escalier métallique du phare de la Coubre. Avec sa silhouette élancée et sa peinture rouge et blanche à carreau, je n’ai pu m'empêcher de penser à la fusée de Tintin. Le mur intérieur, recouvert d’opaline bleue est de toute beauté. Et que dire du panorama depuis le sommet ?! Une vue sublime sur la “côte sauvage”, la forêt de la Coubre et l’Estuaire de la Gironde au sud...

 

Phare de la Coubre à Royan © Adobe Stock & Panorama depuis en haut © Charlotte Laventureux
Phare de la Coubre à Royan © Adobe Stock
& Panorama depuis en haut © Charlotte Laventureux

Nous nous élançons pour les derniers kilomètres sur nos montures d’acier en direction du sud. La piste cyclable est ultra fun avec ses successions amusantes de petites bosses. Nous découvrons une succession de conches plus charmantes les unes que les autres jusqu’à Royan. Entre école de surf et vestiges de bunker, la côte ne cesse de nous surprendre.

Nous arrivons sur la pointe nord de l’Estuaire de la Gironde. Un bac est prêt à partir pour rejoindre la pointe du Médoc. Royan, nous sommes à destination. Nous observons avec perplexité la cathédrale de Royan, imposant vaisseau de béton, comme un triste symbole des derniers assauts de la deuxième guerre mondiale.

La ville nous surprend par son éclectisme architectural, c’est un joyeux bazar. De toute évidence, il y en a pour tous les goûts. Bien que mutilée par l’Histoire, Royan a su renaître grâce à des architectes novateurs. Nous sommes conquis.

Notre belle aventure le long de la Vélodyssée au départ de la Rochelle prend fin ici, sur la grande plage de Royan mais déjà nous avons repéré un panneau vert flanqué d’un petit vélo indiquant le Pays Basque , comme une invitation à poursuivre notre aventure sur cette belle côte Atlantique pour un séjour prochain !

 

Affaires de voyage © Charlotte Laventureux
Affaires de voyage © Charlotte Laventureux

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Crédit texte et photos © Charlotte Laventureux

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